Le réfectoire un soir et une piscine sous la pluie - 1991


Mon résumé
Fraîchement emménagée, une jeune femme reçoit la visite impromptue d'un homme accompagné de son fils de 3 ans et demi. Sur le pas de la porte, puis dans d'autres occasions peut-être hasardeuses, ils échangent des impressions sur la tristesse, ce qui motive celle-ci, les circonstances ou la réminiscence de la mémoire.

- Vous ne souffrez pas de détresse ?
Au moment où l'homme a prononcé ces mots, j'ai pensé qu'il devait appartenir à une secte. ces gens-là m'embarrassent à chaque fois, car ils choisissent souvent des jours où le temps est pourri et en plus ils viennent avec des enfants.
Mais ils ne dégageaient pas la même impression que les marchants de religion que j'avais rencontrés jusqu'alors. D'ailleurs il flottait autour d'eux une atmosphère particulière qui ne cadrait pas avec celle de n'importe quel représentant de commerce, fût-ce un vendeur de religion.
Tout d'abord, ils avaient les mains vides. (p 14)

Un peu plus
Parler de Yoko Ogawa m'est difficile. Lire Ogawa me plonge comme en moi-même. Cela peut certainement sembler prétentieux. Ce n'est que la vérité. Lire Ogawa, c'est comme se régaler d'une pâtisserie sophistiquée comme celles de Pierre Hermé :

impeccable à l'extérieur, paraissant si simple, mais pourtant travaillé en dedans, composé d'une matière fragile, de couches subtiles, qui font un ensemble harmonieux. Je suis donc accro aux friandises de Yoko, mon cerveau y puise ses endomorphines.

Dans le premier récit, l'homme repense aux années où il ne savait pas nager, et qu'il devait se débattre avec sa peur de l'eau. J'ai vécu cela moi aussi ! L'horreur, à l'état pur. Au point qu'encore aujourd'hui, alors que je sais nager, j'ai encore la trouille d'entrer dans une piscine, l'odeur de chlore qui m'assaille me révulse l'estomac, en me ramenant à cette époque où j'avais l'estomac souffrant durant toutes les séances de natation de mes années de primaire.

D'autres impressions suite à la lecture du second récit du livre à lire sur ce lien.

Titre original : Yugure no kyushokushitsu to ame no puru
Traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle
105 pages