Un thé qui ne refroidit pas - 1990


Mon résumé
Lors de l'enterrement d'un ancien camarade de classe, une jeune femme retrouve un ami d'école. Celui-ci vit avec la bibliothécaire de leur ancienne école. Cette rencontre bouleverse ses habitudes. A leur contact, elle va entreprendre une remise en ordre dans ses affaires. Au point de se perdre peut-être.

Pendant ces dix dernières années, ce garçon n'avait été présent que dans mon souvenir. Il n'y a rien d'organique dans la mémoire. Et il est très difficile d'y effacer le souvenir d'une personne en particulier. Même si la mémoire est personnelle, il est impossible, volontairement, d'y mettre de l'ordre en brûlant ou en jetant certains souvenirs. C'est pourquoi, malgré sa mort, je m'en souvenais encore. L'obscurité de la nuit, les sanglots, le froissement des vêtements de deuil, tout cela était lié au froid. J'ai sorti un mouchoir de mon sac à main pour en couvrir mes lèvres glacées.

Un peu plus
Ceci est second récit après Le réfectoire un soir et une piscine sous la pluie. Ici, la femme se souvient de la mort, particulièrement du jour où elle fut envoyée à la pharmacie chercher un flacon d'alcool pour nettoyer le corps de son grand-père qui venait de mourir. Là, elle reste subjuguée par les maquettes de corps humains représentant le corps, les vaisseaux, les organes, le cerveau coupé en deux. Le fait de cotoyer ses amis qui lui semblent parfaits, recevant bien, servant un thé qui malgré le temps qui passe en leur compagnie ne refroidit même pas, elle prend conscience de son trouble. Elle se met à faire le "ménage". Elle retrouve même un livre emprunté à la bibliothèque 10 ans auparavant qu'elle n'avait pas rendu. Elle le rapporte, et apprend que tout à brûlé. Que son livre est le seul rescapé de cette époque.

Les deux récits du livre symbolisent tout ce qui fait ressurgir l'inconscient. Les rencontres que font les personnages ressemblent à des fantômes, des êtres surgis de nulle part mais ayant une certaine intéraction avec la réalité. Après ses rencontres déterminantes, rien ne peut être "comme avant", nos personnages se réveillent, en quelque sorte, ou plongent dans une autre réalité. Difficile de conclure simplement, mais cela ne me déplait pas du tout ; au contraire, nous pouvons nous offrir notre propre version des épilogues, ce qui participe au mystère de la création de l'auteure.

Titre original : Yugure no kyushokushitsu to ame no puru
Traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle
105 pages