La petite pièce hexagonale - 1991


Mon résumé
Yuzuru et sa mère Midori ont un bien curieux commerce : ils trimballent une étrange pièce hexagonale, une "pièce à raconter" qu'ils installent quelque part, puis attendent les clients, ou plutôt les "patients" car quiconque entre dans la pièce en ressort plus léger après y avoir déversé son fardeau.

Quand je sortis de la petite pièce à raconter, je sentis aussitôt que la teneur de l'atmosphère avait changé. Comme si la membrane qui m'avait entourée jusqu'alors, brusquement desséchée, tombait en poussière. Je pris de l'argent dans mon porte-monnaie, le déposai dans la coupelle en verre.(p 71)

Un peu plus
Ceci est donc mon troisième livre de Yoko Ogawa. Je reste toujours sous le charme. Dans ce livre, la petite pièce hexagonale, la "petite pièce à raconter" joue le rôle d'un catharsis. Qui ne voudrait pas un jour y entrer ? Y déposer des mots que personne ne pourrait entendre, ni comprendre, ni révéler, ni renier, ni condamner...

Des mots qui permettraient à celle ou celui qui les prononce de prendre corps, de prendre même une nouvelle forme.

Pour ma part, j'ai tout de suite fait un parallèle. J'ai imaginé que l'écriture est une sorte d'expédient, un remède à l'absence de cette pièce hexagonale, une pièce par ailleurs décrite comme une "colonne à six pans", exactement comme la forme d'un stylo bille ou d'un crayon...

Décidément Yoko Ogawa n'en finit pas de me captiver, et j'ai bien l'intention de tout lire de son oeuvre.

Titre original : Rokukakukei no koheya
Traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle
109 pages