La piscine - 1990


Mon résumé
Aya-chan, une jeune lycéenne habite dans un institut qui accueille des enfants, orphelins, abandonnés, maltraités. Elle souffre de voir ses parents s'intéresser à d'autres enfants et trouve refuge dans une sorte d'obsession mentale. Elle passe son temps libre à la piscine, à observer les muscles de Jun, un jeune garçon pensionnaire de l'institut, lorsque celui-ci s'entraîne aux plongeons. Un jour, elle découvre une nouvelle jouissance : faire souffrir la jeune Rie.

Tout en jouant avec la terre, Rie venait me voir à intervalles réguliers, toutes les deux ou trois minutes, pour que je lui nettoie les mains. Cette régularité toute simple me conduisait progressivement vers un sentiment impitoyable. Ce n'était pas désagréable au point d'en éprouver de l'irritation, car il m'apportait même une sorte de bien-être secret. Ces derniers temps, il m'arrivait souvent d'être la proie de ce "sentiment de cruauté".(p 34)

Un peu plus
Une nouvelle glaçante en compagnie de cette pauvre fille désorientée, abandonnée à sa solitude au milieu de la multitude d'enfants défavorisés que ses parents recueillent et éduquent. Jun est tout son horizon, le seul être avec lequel elle peut partager des instants précieux, une sorte de fusion émotionnelle. Sa rage se déporte sur Rie, une petite victime innocente, qui lui ressemble. A travers la petite Rie, c'est elle-même qui enfin peut pleurer, elle qui s'estime incapable de sentiments. Même dans cette nouvelle pour le moins lourde, j'ai eu plaisir à retrouver Yôkô Ogawa, dont la plume cisèle avec élégance les instants les plus vils de nos existences.
Titre original : Diving pool
Traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle
57 pages